Dans une souricière
C’est dans une souricière que je m’évade.
Son sol morbide me donne une douce accolade ;
En son tour ferré, j’y vois un espace feutré,
Me voilà en sûreté avec mes belles pensées.
Le monde me frappe de ses lourdes pattes
Trop carnassier ; je suis vidé, mon âme griffée.
Le miaulement des êtres me tue, je me hâte
En silence; mes pensées ne seront dévorées.
Son ouie fine, perfide, m’a débusqué.
Même dans l’ombre, sa vue s’allonge, je bascule ;
Je dissimule, mon cher trésor, ma bulle…
Mais son aura devine que je suis là, caché.
« Retrousse tes babines, accueille moi en toi.
Tu mourras, car de l’agora, j’en suis phobe ».